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Histoire du verre


Né au Proche-Orient vers 3500 avant notre ère, le verre ne devint toutefois la matière diaphane que l’on connaît qu’après deux mille ans d’efforts. L’histoire de cette découverte, dont l’Encyclopédie de Diderot notait qu’elle était la plus merveilleuse et la plus utile depuis celle des métaux, nous fait voyager de Babylone à l’Egypte antique, de Venise à la France de Colbert, pour se poursuivre aujourd’hui dans notre quotidien.

 

Selon l’historien romain Pline (Naturalis Historica, an 77 de notre ère), les premiers hommes à produire du verre furent des marins phéniciens. Ces derniers voulurent établir leur camp sur une plage près de Belus en Asie Mineure et ne pouvant trouver de pierres pour constituer leur foyer, utilisèrent des blocs de soude qu’ils transportaient dans leur navire. Avec la chaleur du feu, le sable et la soude se transformèrent en pâte de verre.

 

Cette anecdote de Pline est certainement apocryphe mais elle donne déjà les éléments nécessaires pour fabriquer du verre : chaleur + soude + sable.

 

De l’Antiquité…

 

Le verre moulé

 

Les premiers objets en verre jamais trouvés, sont des perles de verre égyptiennes remontant à 2500 avant notre ère. On a également trouvé en Mésopotamie des baguettes de verre qui pourraient bien être plus anciennes encore. Les premiers objets à vocation utilitaire sont également à mettre au crédit des Egyptiens : il s’agit de petites bouteilles et de gobelets à l’image du gobelet de Thoutmosis III (1490 avant Jésus-Christ).

Il s’agissait d’objets moulés, l’artisan déposant la matière vitreuse dans un noyau d’argile et de sable dont elle épouse la forme ; après séchage, le noyau se rétracte et peut être ôté facilement.

 

Le verre soufflé

Le soufflage du verre a été inventé par les Babyloniens vers 250 avant Jésus-Christ, rendant facile et bon marché la réalisation de vaisselle en verre. Cette technique qui évolua peu jusqu’au XVIIIe siècle consiste à recueillir la matière vitreuse en fusion ou paraison au bout d’une tige métallique creuse, la canne à souffler. L’artisan peut alors faire rouler la bulle de verre sur la table de travail (le marbre) afin de lui donner une forme symétrique. Le fond de l’objet est façonné au moyen de pinces.

 

Les Romains firent venir des souffleurs de verre syriens et babyloniens et développèrent l’industrie des bols et des petites bouteilles en verre. Pline l’Ancien, en 79 avant notre ère, notait ainsi que les tasses en verre remplaçaient les tasses en métal précieux chez les riches Romains.

 

Les Romains, ne réussirent toutefois pas, à utiliser le verre pour couvrir leurs fenêtres. On a retrouvé des plaques de verre à Pompéi mais les Romains n’avaient pas découvert l’art de polir le verre pour le rendre transparent. Ils préféraient utiliser des plaques translucides d’albâtre.

 

Le Moyen-Age et la Renaissance

 

L’effondrement de l’Empire romain stoppa net le développement des technologies du verre qui disparut progressivement d’Europe. Si on met à part, les vitraux des cathédrales gothiques qui sont constitués de petits bouts de verre assemblés, le verre n’est plus du tout utilisé dans la construction.

 

L’art du verre fut redécouvert à Venise au XIIIe et XIVe siècle grâce aux contacts que les Vénitiens entretenaient avec les Byzantins qui avaient su préserver leur savoir-faire. La chaux de soude fut développée par les artisans verriers de l’île de Murano vers 1450 ; les Vénitiens donnèrent à leur verre fin et clair, le nom de cristallo. Malgré leurs efforts pour garder secret leur savoir-faire, l’art du verre cristallin, se répandit rapidement au-delà des Alpes en Allemagne, France, Belgique et Angleterre.

 

La teinte naturelle du verre, bleu verdâtre, est due à la présence d’oxydes métalliques contenus dans le sable qui sert à sa fabrication. L’ajout d’autres oxydes à la préparation initiale permet d’obtenir des coloris variés. Quant au verre incolore, il est obtenu par adjonction de manganèse.

 

Les premières manufactures

 

En Angleterre, du fait de problèmes de déforestation, les verriers durent utiliser du charbon dès le début du XVe siècle. En 1675, les Anglais ajoutèrent des oxydes de plomb dans la composition de base, solidifiant la structure du produit fini. Ce verre remplaça rapidement son fragile cousin vénitien.

 

Il fallut attendre le XVIIe siècle pour réussir à créer en France une industrie concurrentielle à la verrerie vénitienne. Colbert, las de voir sortir de France des sommes considérables en échanges d’importation de miroirs de Venise, fit porter son effort sur le verre plat. Des gentilshommes verriers de Normandie se mirent à l’œuvre pour le compte de la Manufacture Royale des Glaces. En mettant au point le procédé de coulée, Louis-Lucas de Nehou eut l’honneur d’affranchir totalement la France des procédés vénitiens. Le verre fut également poncé et poli ce qui le rendait désormais complètement transparent. Ces plaques de verre étaient toutefois réservées aux plus riches.

 

Les verres aux fenêtres sont quand même restés rares durant tout le XVIIe et le XVIIIe siècle. Des petits panneaux étaient faits en soufflant et tordant une petite boule de verre de façon à produire une mince feuille ronde, soit en soufflant un long cylindre qu’on découpait aux extrémités, qu’on ouvrait dans le sens de la longueur pour l’aplatir. Le résultat contenait beaucoup de bulles d’air et des sillons concentriques mais était suffisamment transparent et isolant.

 

Au XVIIIe siècle, la technologie du verre évolua rapidement. Les premiers moules apparurent en 1821 mettant fin au soufflage du verre pour les bouteilles et autres gobelets.

 

Le XIXe siècle

 

Au XIXe siècle, c’est la technologie du verre plat qui s’améliora. C’est ainsi que des quantités contrôlées d’air comprimé étaient envoyées pour produire un large cylindre régulier, cylindre qui était ensuite coupé dans le sens de la longueur, réchauffé et posé pour le laisser s’aplatir sous l’influence de sa propre gravité. Le prix du verre chuta permettant au verre de se démocratiser dans les maisons.

 

Au XIXe siècle toujours, l’énergie hydraulique, puis l’énergie à vapeur et enfin l’énergie électrique, rendirent de plus en plus rapide et efficace le polissage de grandes plaques de verre. La France, la Belgique et l’Allemagne monopolisèrent la fabrication de plaques de verre jusqu’à la création en 1833 de la première usine américaine avec la Pittsburgh Plate Glass Company. En France se constitue deux groupes verriers, l’un autour de Saint-Gobain, l’ancêtre de la Manufacture royale des glaces qui absorba Saint-Quirin et la Glacerie de Montluçon et de Boussois (BSN puis Glaverbel).

 

… A nos jours

 

Le XXe siècle

 

Au XXe siècle, la mécanisation s’accentua. Des machines permirent la production de rubans de verre sans fin, polis des deux côtés simultanément. Mais ce fut l’invention du procédé Float par Pilkington qui changea définitivement la face de l’industrie du verre plat.

 

Furent également développées au XXe siècle des technologies, pour durcir le verre en le trempant mécaniquement ou chimiquement, pour le colorer afin de réduire la transmission de chaleur et de lumière, ou de poser des couches sur sa face afin que la lumière se reflète sur lui ou conduise l’électricité.

 

Dans les années 1960, les grands verriers mondiaux ont adopté pour la fabrication de verre plat, un procédé inventé par la firme anglaise Pilkington, appelé « Float Glass ». Cette technique consiste à faire flotter à la sortie du four en fusion sur un bain d’étain, en atmosphère contrôlée d’azote et d’hydrogène, un ruban de verre en continu.