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La peinture sur verre
Elles sont distribuées par les fabricants sous forme de poudre de différentes compositions. Le peintre doit mélanger chaque produit à un liant et à un diluant pour obtenir la consistance adéquate. Ce mélange est préparé sur une plaque de verre à l’aide d’un couteau palette. Les grisailles et les cémentations peuvent être préparées à l’avance et conservées humides dans des pots hermétiques, à l’abri de la poussière.
Elles modifient l’aspect du verre par une texture translucide (émail, jaune d’argent) ou opaque (grisaille) et désignent les peintures qui nécessitent une cuisson. La transparence de chaque produit varie aussi suivant l’utilisation des diluants (nature, quantité).
La grisaille est une couleur vitrifiable composée d’un pigment et d’un fondant. Sa composition peut varier en fonction du pigment utilisé. Le pigment est un oxyde métallique et le fondant est un verre fusible qui fond lors de la cuisson des pièces peintes. Ces deux composants sont présentés sous forme de poudres pulvérisées miscibles entre elles.
Présentation :
Elle est généralement utilisée pour dessiner un trait opaque en complément du chemin de plomb. En la diluant d’avantage, on l’applique aussi tel un lavis pour les modelés et les ombres. Elle peut être de différentes couleurs mais on l’utilise principalement entre le noir et le brun ; son aspect est mat si elle est diluée à l’eau ou au vinaigre. Elle cuit à environ 600°C.
Les diluants :
La grisaille est diluée avec différents véhicules selon l’utilisation :
– Le vinaigre pour l’opacité. Il contient du tanin qui peut provoquer un surgommage.
La grisaille à l’eau gommée permet tout autant de faire des traits qui filent. La perte de densité après cuisson est alors moins forte et la couche de peinture se conservera mieux dans le temps.
– L’eau pour la transparence.
– L’essence de térébenthine (aspect brillant).
– Le lait qui fait double emploi diluant et liant (aspect laiteux).
Les liants :
Ils permettent au mélange grisaille+diluant d’adhérer sur le verre lorsque la peinture est sèche (c’est à dire lorsque le diluant s’est évaporé). Le dosage est déterminant car il permet de maîtriser les enlevages ou de succéder différentes couches.
– La gomme arabique. Certaines grisailles sont déjà gommées par le fabricant.
– Le sucre glace.
Le jaune d’argent fait partie de la famille des couleurs de cémentation.
La cémentation est une coloration obtenue par des sels métalliques qui pénètrent dans la masse du verre pendant la cuisson.
Historiquement, la cémentation la plus employée est le « jaune d’argent ».
Le jaune d’argent apporte une coloration pouvant aller du jaune très clair au brun orangé foncé.
Il existe des cémentations à base d’argent (couleurs: jaune citron à orangé foncé) et des cémentations à base de cuivre (couleur rouge).
HISTORIQUE du jaune d’argent
Le jaune d’argent apparaît en occident au début du XIVème siècle.
Le plus ancien représenté dans des vitraux est visible dans les verrières de l’église paroissiale Saint-Pierre du Mesnil-Villeman (50450), ils datent de 1313.
A la même époque, la qualité des verres s’améliore, ils sont plus fins, plus réguliers et plus limpides.
Certaines verrières vont pouvoir s’éclaircir grâce à l’utilisation de verres incolores.
Le jaune d’argent révolutionne la technique du vitrail et de la peinture sur verre car on peut désormais ajouter la couleur jaune sur une même pièce sans la séparer par un plomb.
On se sert du jaune d’argent pour colorer les chevelures, les bijoux, les couronnes, les sceptres et les éléments architecturaux, les vitreries ornementales de losanges et les fenêtres en grisaille décorative dont certains détails sont rehaussés de jaune d’argent.
Au XVIème siècle, les peintres verriers maîtrisent parfaitement l’emploi de cette cémentation et l’utilisent pour représenter des ombres sur des vêtements.
Une peinture sur verre incolore dite « vitrail en camaïeu » se développe ; réalisée à la grisaille brune et rehaussée de jaune d’argent et de sanguine. Exemple : la galerie de Psyché au château de Chantilly. Ce genre de peinture en camaïeu apparaît dès le XIVème siècle dans les vitraux civils.
COMPOSITION du jaune d’argent
Sels d’argent (sous forme de sulfure, chlorure ou nitrate) + cément (ocre ou argile calcinée).
Après cuisson le cément restera en surface et sera retiré.
Différents sels d’argent peuvent être utilisés : chlorure, sulfure, iodure et oxyde d’argent, etc…
Lors de la cuisson, les ions argent s’échangent avec les ions potassium ou sodium du verre.
Les ions argent sont encore incolores, pour se colorer ils doivent se coaguler.
Cette réaction est possible grâce aux substances contenues dans le verre : arsenic, étain, antimoine et fer.
Pour un verre flotté, la face qui aura été en contact avec le bain d’étain, réagira plus favorablement aux sels d’argent.
Pour certains verres qui ne contiennent pas ces substances, la coagulation peut se faire à une température proche ou légèrement supérieure de la température de ramollissement du verre et selon la durée de la cuisson.
La profondeur de la coloration est due aux sels employés : on obtient une cémentation plus foncée et plus colorée avec le chlorure d’argent. Les nuances et la transparence sont liées à la composition chimique du verre, à la teneur en métal du jaune d’argent, à l’homogénéité du mélange ocre/sels d’argent et à la température de cuisson. La coloration augmente également avec le temps de cuisson.
APPLICATION du jaune d’argent
Le jaune d’argent s’applique généralement au revers de la pièce.
L’ocre, chargée des particules métalliques, est diluée à l’eau.
Le mélange se pose le plus souvent « à la goutte » (on l’étale à l’aide d’un pinceau mouilleur bien chargé).
Pour distribuer le mélange en épaisseur égale sur la surface recouverte, on peut tapoter le bord de la pièce à l’aide du manche d’un pinceau. La répartition régulière assure une relative homogénéité à la coloration.
Il est également possible de blaireauter le jaune d’argent, mais la répartition du colorant est plus aléatoire.
Après cuisson, la terre enlevée est récupérée pour servir lors d’une deuxième cuisson. La tonalité de la coloration sera beaucoup plus claire.
Après cuisson, l’aspect ressemble à une coloration dans la masse car aucune épaisseur n’est perceptible au touché.
Les cémentations modifient la couleur ainsi que la résistance du verre.
Sur un verre coloré, la couleur s’ajoute : sur un verre bleu, se voit du vert.
LA CARNATION
Dans les arts graphiques, la carnation désigne la coloration donnée aux chairs (visages, mains, etc…).
Les termes « sanguine », « Jean Cousin » et « carnation » ont été utilisés pour qualifier différents types de peinture sur verre dont la coloration varie du ton chair au brun en passant par des rouges briques ou sang.
On retrouve ces teintes pour illustrer principalement la peau humaine, les lèvres, les pommettes des joues, les reflets vermillons sur le corps humain.
Leur aspect se situe entre celui d’une grisaille et celui d’un émail : il est à la fois transparent et velouté
HISTORIQUE
L’origine de la représentation des « carnations » observées sur les vitraux depuis la fin du XVème siècle est la « sanguine sur verre ».
Par ailleurs, des études de recettes et de multiples panneaux prouvent que ces produits ont varié d’un atelier à l’autre. Pour rendre le ton chair, les ateliers ont utilisé aussi bien les grisailles, les émaux, et les couleurs de cémentation.
La seule constante dans ces panneaux anciens est le peu d’épaisseur des couches (environ 5 µm).
LA SANGUINE
C’est une grisaille dont les teintes varient du brun chaud au rouge très vif.
Elle était employée pour réaliser les modelés d’une chevelure rousse, pour dessiner le visage d’un jeune personnage. Elle peut aussi être traitée en grisaille noire ou brune, pour figurer des éléments en bois.
LE JEAN COUSIN
D’après Nicole Blondel, le « Jean Cousin » serait une couleur de cémentation variant du rosé au brun chaud, obtenue à partir de dérivés du fer (sulfate et peroxyde).
Le « Jean Cousin » désigne aujourd’hui les produits utilisés depuis le début du XVIème siècle pour colorer les carnations. Cette appellation proviendrait peut-être du nom de son inventeur (?). Ce terme est utilisé depuis le XIXème siècle par les fabricants de peintures pour verre et céramique : la maison Lacroix.
L’émail sur verre est une couleur vitrifiable qui apparaît au milieu du XVIème siècle.
Après cuisson, l’émail présente une couche superficielle colorée, brillante, translucide à transparente.
HISTORIQUE des émaux sur verre
Les émaux sur verre les plus anciens représentés dans des vitraux sont visibles dans les verrières de l’église paroissiale Saint-Pierre de Montfort-l’Amaury (78490), ils datent de 1532.
Les premiers émaux créés étaient bleus et obtenus en faisant fondre ensemble un fondant et de l’oxyde de cobalt.
Ils sont appliqués le plus souvent sur l’envers des pièces à peindre.
COMPOSITION des émaux sur verre
Les émaux sont constitués d’un verre coloré réduit en une fine poudre.
Les catégories d’éléments entrant dans la composition de l’émail sont identiques à celles du verre :
Le verre coloré employé contient proportionnellement peu de silice afin d’abaisser son point de fusion.
Ceci permet d’obtenir un verre dit fusible à basse température.
La brillance de l’émail est due à la quantité d’oxyde de plomb entrant dans sa composition.
La transparence de l’émail provient de la présence conjointe de silice et d’oxyde de plomb incolore :
transparence de la silice, éclat et limpidité de l’oxyde de plomb.
FABRICATION des émaux sur verre
Suivant l’émail recherché, sont choisis dans chaque catégorie, un ou deux composants.
L’ensemble est finement mélangé et fondu.
A chaud, les oxydes métalliques réagissent dans la masse vitreuse et laissent apparaître leur couleur.
Le verre coloré obtenu est broyé finement en une poudre dite “pulvérisée”.
APPLICATION des émaux sur verre
L’émail est une substance fragile généralement diluée à l’eau.
D’autres véhicules peuvent être utilisés (médium, essence, vinaigre), mais il est conseillé de procéder à des tests car certains émaux ne réagissent pas de la même façon selon les substances ajoutées à leur composition.
Pour les mêmes raisons, l’ajout de liant est déconseillé ; mais il est toujours possible de faire des tests avec de la gomme arabique, etc.. L’émail est souvent posé « à la goutte ».
Il est également préférable d’employer un couteau palette en plastique pour les manipulations : le métal des couteaux traditionnels pouvant faire virer la couleur initiale de certains émaux.
On peut travailler les émaux en blaireautés, putoisés, aplats et enlevages.
L’émail se pose habituellement au revers des pièces, mais sa longévité est sans cesse menacée par les agressions des agents atmosphériques et de la pollution. Il est donc conseillé de poser l’émail en face interne pour un panneau destiné à servir de clôture, ou bien, de prévoir une verrière de protection.
On peut poser un émail sur une couche de grisaille déjà cuite (prévoir cependant, la chute d’intensité de la grisaille occasionnée par le fondant contenu dans l’émail).
Par contre, il est plus délicat (voire impossible) de revenir à la grisaille sur une couche d’émail : on risque d’obtenir lors de la cuisson les mêmes effets désastreux d’une liaison plâtre/émail (le plâtre adhère au verre par collage à chaud du fondant contenu dans l’émail).
La cuisson des émaux s’effectue dans l’intervalle suivant : 550° à 580°C.
INCONVÉNIENTS
On observe souvent sur d’anciennes pièces émaillées un écaillement, voire une disparition de certaines couleurs.
Il s’agit d’une incompatibilité entre l’émail et le verre support.
Si le coefficient de dilatation du verre et de l’émail est trop différent, le décollement est inévitable au fil des saisons. (Rappelons que la proportion de silice est plus faible dans l’émail que dans le verre support).
La pérennité d’une peinture réalisée à l’émail peut donc être limitée.
LES ÉMAUX CLOISONNÉS
Il existe également des émaux reliefs, autrement appelés, « émaux cloisonnés ».
Le dessin est fait avec du relief à tuber et l’on dépose de l’émail entre les petites cloisons ainsi formées (champs). L’effet rendu donne des petites lignes bombées de couleur soit métallique soit nacrée.
La matière des émaux cloisonnés est épaissie par l’adjonction d’oxyde d’étain ou d’arsenic.